Randonnée itinérante dans le Dévoluy, les Dolomites françaises

On se donne rendez-vous à 9h00 au parking du Pont du Trabuëch, Le Clos Michel, à Lus-la-Croix-Haute. Si tu arrives en train, le point de rencontre sera directement à la gare, où la guide viendra te chercher avant de rejoindre le départ de la randonnée au Pont du Trabuëch.

Cette première journée marque la rencontre avec le guide et le reste du groupe. Nous débutons l’aventure à la Jarjatte, un lieu enchanteur entouré de falaises calcaires, encore peu connu des touristes. Ici, on entre déjà dans un massif à l’ambiance unique, le Dévoluy, véritable Dolomites françaises mais sans la foule : un territoire brut, préservé et confidentiel.

Nous montons vers le col des Aiguilles (2003 m), d’abord à travers une forêt mixte, puis par un sentier en lacets qui nous mène dans l’univers minéral de l’étage alpin où chamois et hardes peuvent apparaître dans ces parois spectaculaires.

Après une pause pique-nique dans un plateau d’alpage, nous descendons dans le vaste vallon des Aiguilles, avec une vue dégagée sur le massif. Au col du Festre, nous poursuivons une belle traversée jusqu’au hameau de La Cluse, où nous sommes accueillis au gîte de l’Yvraie. Ici, l’expérience se fait authentique et profondément nature : une étape incontournable, où il n’est pas rare de rencontrer les bergers et de partager un moment simple au rythme de la montagne.

Cette deuxième journée, la plus alpine et la plus intense, nous laissera des souvenirs inoubliables. Après un bon petit-déjeuner, nous partons tôt en forêt, direction la montagne d’Aurouze, où nous atteindrons le point culminant de notre trek. Nous empruntons son versant le plus sauvage, un paysage désertique à la beauté brute, accessible au prix d’un effort hors des sentiers battus. Après quelques raidillons rocheux, nous rejoignons le plateau et l’observatoire (2564m).

Une pause bien méritée nous permet de reprendre des forces avant d’opter, si nous le souhaitons, pour un aller-retour à la Tête de la Cluse, offrant un panorama exceptionnel sur les Écrins, le Dévoluy et les Alpes du Nord. Nous entamons ensuite la descente par la superbe Combe Ratin, puis un sentier doux et accessible jusqu’à notre second point de chute, au village de Saint-Étienne-en-Dévoluy, au cœur du massif. Après cette journée intense, place au repos et à la célébration !

Difficulté technique : la montée se déroule en grande partie dans les éboulis.

Cette troisième étape, riche en contrastes, commence en douceur avant de nous offrir un panorama grandiose l’après-midi. La matinée débute sur le sentier roulant du GR du Tour du Dévoluy, longeant un torrent et traversant une mosaïque de paysages façonnés par l’homme au fil des siècles, entre ressources naturelles et contraintes du milieu.

Au pied de la face sud de la montagne du Gicon, qui culmine à plus de 2000 m en plein cœur du Dévoluy, nous entamons l’ascension à travers les alpages. Au sommet, une vue imprenable nous attend : l’Obiou, le Faraut, le Grand Ferrand et le Pic de Bure, exploré la veille. Nous descendons par la crête, puis dans les pâturages et les hameaux traditionnels, en longeant le torrent.

Nous arrivons au gîte en fin d'après-midi pour profiter d'une dernière soirée tous ensemble autour d'un bon repas. 

Pour ce dernier jour, cap sur l’univers karstique si particulier du Dévoluy. Depuis les anciennes terres agricoles désormais reconquises par la nature, nous gagnons les alpages du Col de Charnier (2105 m). Ici, l’ambiance est unique : falaises abruptes, vallon majestueux et surtout, le ciel animé par la présence de nombreux vautours. Leur vol planant, par dizaines, est un spectacle impressionnant et marquant.

Entre le Grand Ferrand et Roche Courbe, nous cheminons dans un paysage minéral saisissant, loin de toute agitation. La vue s’ouvre sur le lac de Lauzon et, plus loin, sur le Vercors et le Diois. Une dernière pause contemplative avant de redescendre vers la Jarjatte, là où se referme cette aventure.