Tour du Queyras en bivouac

Nous nous retrouvons à 9h00 à Ceillac pour débuter cette première journée d'immersion dans les paysages époustouflants du Queyras. Dès les premiers pas, nous longeons la vallée, entourés de prairies alpines fleuries et ponctuées de sculptures en bois réalisées par des artisans locaux en profitant d’un point de vue sur l'atterrissage des parapentistes de Ceillac, offrant un spectacle aérien fascinant.

Nous nous échauffons dans une montée raide qui nous mène ensuite jusqu’à une magnifique cascade, dont la fraîcheur annonce notre arrivée au lac Miroir, dont les eaux vert émeraude reflètent les sommets environnants dans une parfaite quiétude.

Nous poursuivons notre itinéraire jusqu’au lac Sainte Anne, véritable joyau perché en montagne. Ses eaux bleu ciel tranchent avec les anciens glaciers, désormais sculptés en pics rocheux abrupts qui se dressent fièrement vers les hauteurs. Ce lieu grandiose invite à la contemplation, entre nature brute et sérénité alpine.

Nous installons notre bivouac à proximité du lac, dans un cadre idyllique pour conclure cette première journée. En pleine nature et sous un ciel étoilé, nous partageons un moment de convivialité et de repos bien mérité, au cœur d’un décor alpin spectaculaire, prémices d’une aventure riche en découvertes.

Pour cette deuxième journée, nous prenons de l’altitude en direction du col Girardin, perché à 2700 m. Rapidement, le paysage évolue : nous gagnons les hauteurs sur un sentier régulier, bordé de blocs rocheux et de végétation alpine rase. Une fois au sommet, la vue se déploie sur la vallée de l’Ubaye et le massif du Chambeyron, une enfilade de sommets majestueux qui découpent l’horizon.

La descente vers la vallée de Maljasset débute ensuite en douceur. Niché au creux de cette vallée discrète, nous découvrons le hameau de Maljasset, charmant village de montagne aux maisons de pierre, témoin d’un mode de vie ancestral en harmonie avec la nature. Une courte halte nous permet de savourer la tranquillité du lieu avant d’entamer la seconde partie de l’étape.

Nous entamons alors l’ascension vers le col des Houers. Peu à peu, le décor devient plus minéral, plus austère, presque lunaire. Dalles rocheuses, pentes arides et silence composent un paysage brut, loin des prairies verdoyantes de la veille.

Nous posons notre campement en chemin, dans ce décor saisissant, propice à la déconnexion et à l’émerveillement. En fin de journée, bercés par le calme des hauteurs, nous partageons une soirée simple et authentique, avant de reprendre la route, tournés vers les horizons à venir.

En cette matinée du troisième jour, nous progressons au cœur d’un décor grandiose, entre torrents alpins, vallées isolées et crêtes majestueuses qui dessinent l’horizon à mesure que nous avançons.

Notre itinéraire nous mène vers le Val d’Escreins, un espace protégé niché entre les montagnes, réputé pour sa biodiversité exceptionnelle. Les eaux limpides des torrents ruissellent à nos côtés, tandis que prairies fleuries et forêts de conifères abritent marmottes, chamois et une multitude d’oiseaux montagnards. Ce vallon préservé, rarement fréquenté, nous offre une sensation rare de solitude, et une profonde connexion avec les éléments.

En fin de journée, nous rejoignons une vallée encore plus retirée, non loin de la cabane de Chalance. C’est ici que nous installons notre bivouac, dans un cadre paisible et silencieux, propice à la contemplation. Ce lieu hors du temps nous offre une soirée inoubliable, suspendue entre ciel et montagnes, enveloppés dans la quiétude sauvage du Val d’Escreins.

Aujourd’hui, nous partons à l’assaut du Pic d’Escreins, point culminant de notre itinérance. L’ascension débute en douceur, nous entraînant peu à peu dans un univers minéral, brut et majestueux, où la montagne s’impose dans toute sa puissance. À chaque pas, les vallées se dévoilent et l’horizon s’élargit, tandis que le sommet emblématique se rapproche.

Au sommet du Pic d’Escreins, un panorama à 360° nous saisit : une mer de crêtes, de vallons sauvages et de pics acérés s’étend à perte de vue. Dans cet instant suspendu, chacun prend le temps de savourer la hauteur, le silence, et l’ampleur du chemin parcouru.

La descente débute ensuite en direction du Belvédère, par un itinéraire sculpté de curiosités géologiques étonnantes : strates plissées, formes insolites, teintes contrastées… Chaque relief semble murmurer l’histoire ancienne des Alpes.

Nous atteignons enfin Mourière, notre dernier bivouac en altitude. Ce lieu paisible, entouré de silence et de grands espaces, accueille notre ultime soirée dans les hauteurs. Une parenthèse simple, forte, à partager ensemble avant le retour vers la vallée.

Pour cette dernière journée, nous amorçons tranquillement la descente vers Ceillac, en suivant un superbe sentier en balcon qui surplombe la vallée. Tout au long de cette marche matinale, nous savourons une dernière fois les panoramas à couper le souffle : les sommets foulés au fil des jours et les vallées traversées s’offrent à nous une ultime fois.

Cette descente douce est une belle transition, entre la grandeur des hauteurs encore proches et le retour progressif vers le monde d’en bas.

De retour à Ceillac, notre point de départ, nous refermons cette parenthèse itinérante. Cinq jours de trek s’achèvent ici, riches en émotions, en découvertes et en instants partagés. Un dernier moment ensemble pour échanger nos impressions, revivre les temps forts, et laisser s’imprimer dans nos mémoires les images de cette aventure. Le cœur léger et les jambes encore habitées par les sentiers du Queyras, nous repartons chacun de notre côté… jusqu’à la prochaine aventure en montagne.