Randonnée itinérante dans les Aravis

On se donne rendez-vous à 10h au Grand-Bornand. Après avoir fait connaissance et vérifié l'équipement de chacun, nous prendrons la navette en direction du vieux village du Chinaillon, avec ses maisons et sa chapelle traditionnelles, représentatif de l’habitat d’autrefois dans le Massif des Bornes-Aravis. Nous prenons la direction des balcons de La Culaz, riche en flore, pour rejoindre un premier col.

Après une petite descente en forêt, nous remontons vers les Chalets de Mayse, situés au cœur des alpages, nous permettant d’aborder la thématique du pastoralisme. En poursuivant notre chemin, nous atteignons un second col, duquel nous pouvons enfin admirer la vue sur le Lac de Lessy. Nous rejoignons alors le refuge qui nous accueillera pour la nuit. Après un bon dîner savoyard, nous nous couchons tôt car les choses sérieuses commencent le lendemain !

Prêts à attaquer la journée après un petit-déjeuner copieux, nous nous dirigeons de l’autre côté du lac pour un premier sommet, l’Aiguille Verte, emblématique de la chaîne du Bargy. D’ici, un panorama à 360° sur toute la chaîne des Aravis s’offre à nous. Nous traversons l’alpage de Samance pour remonter dans le vallon du Maroli et croisons de nombreux troupeaux et fermes d’altitude. L’agriculture et l’élevage font pleinement partie de la vie locale, de ses paysages et de son économie.

Nous nous rapprochons peu à peu de la Pointe Percée, point culminant des Aravis, au pied de laquelle nous passerons la nuit. Nous pouvons alors observer les spécificités géologiques du massif calcaire que nous parcourons, notamment les champs de lapiaz.

Une dernière montée un peu raide nous permet d’atteindre enfin le refuge, niché au cœur de la montagne, le spot idéal pour les couchers de soleil. Clarisse, gardienne du refuge nous accueille chaleureusement et nous nous savourons des plats préparés avec de nombreux aliments provenant directement des producteurs de la vallée.

Lors de ce troisième jour, nous allons pouvoir observer la Reine des Aravis sous toutes ses coutures, en lui tournant autour ! Nous commençons par rebrousser chemin sur quelques kilomètres, afin de retrouver le Col des Annes depuis lequel nous basculons sur la commune du Reposoir. Nous sommes désormais dans l’extrémité nord-est de la chaîne, plus sauvage, moins accessible. De nouveaux sommets nous tendent les bras : Tête du Château, Pointe d’Areu, Tête de La Forclaz, nous avons l’embarras du choix.

La prise de hauteur nous permet de dominer toute la vallée de l’Arve et d’ainsi avoir un point de vue exceptionnel sur le Massif du Mont-Blanc. Mais pas le temps de rêvasser, une longue descente nous attend avant de pouvoir nous reposer, bien installés dans notre refuge du jour.

Réveil en douceur, et avec vue s’il-vous-plaît ! De quoi nous donner l’énergie nécessaire à la journée qui nous attend. La veille, nous sommes passés sur l’Envers des Aravis, le versant sud de la chaîne, que nous allons explorer durant la matinée.

Nous remontons le vallon de Dière, jusqu’au Col de Doran, qui nous fait passer entre le Pointe Percée et les Quatre Têtes. Ici, le paysage est plus sec et rocailleux. Et pourtant, bientôt nous découvrons un large plateau pâturé, un petit écrin de verdure semblable à une oasis dans le désert. Il est d’ailleurs possible que nous rencontrions des bergers et leurs moutons, l’occasion d’en apprendre davantage sur ce métier pas comme les autres.

Nous continuons notre chemin, en essayant d’apercevoir quelques bouquetins cachés parmi les rochers. Puis nous passons un nouveau col, légèrement technique, pour retraverser les Aravis par l’un des seuls points de passage naturels de la chaîne et retrouver le versant plus visité. Une longue descente dans un pierrier nous permet d’atteindre notre dernier refuge du séjour pour passer une soirée conviviale et parfaitement clôturer notre itinérance.

C’est déjà le dernier jour de notre périple. Aujourd’hui, nous regagnons la civilisation après une belle parenthèse en montagne. Nous passons de la commune du Grand Bornand à celle de La Clusaz. La frontière est matérialisée par un rocher, spécifiquement identifié, ce qui n’est pas anodin mais témoigne d’une histoire tumultueuse entre les deux villages.

Nous rejoignons le hameau des Confins, passage incontournable pour les nombreux touristes visitant la région, tant l’été que l’hiver. Nous profitons du fait que le sentier passe à proximité de plusieurs fermes pour acheter quelques fromages locaux, dont le célèbre Reblochon.

Enfin, nous arrivons au cœur du village et nous rendons à la gare routière pour reprendre une navette en direction d’Annecy ou du Grand Bornand. Après un petit débriefing, il est déjà l’heure de se quitter et de rentrer chez soi la tête pleine de souvenirs.